Dark Vador, le visage de l’Empire Galactique

Juste avant son dernier souffle, Dark Vador retrouve la lumière et peut arborer de nouveau une lame de couleur bleu, symbole des Jedis gardiens

Par un subtil jeu de mot anglais, 4th May (May the fourth en anglais, le 4 mai en français) devient la phrase la plus connue de la Galaxie « May the Force ». Ainsi, cette date particulière devient le jour commémoratif de la saga Star Wars. Depuis plus de 40 ans, petits comme grands sont bercés par les histoires des jedis et de leurs pires ennemis les siths. Aujourd’hui est donc l’occasion d’évoquer l’un des plus grands représentants des 2 camps : Dark Vador.

D’après une vieille prophétie, il est l’élu, celui qui était censé apporter l’équilibre dans la Force. Cette Force qui parcourt tous les êtres vivants de l’univers mais qui ne peut être modulée que par une poignée de personnes. Elles acquièrent alors des pouvoirs et choisissent deux voies possibles. Soit elles se tournent vers les autres, soit elles profitent de sa toute puissance. Là réside le principal schisme entre côté lumineux et côté obscur de la Force. 

Une tragédie dans la galaxie

Par peur de perdre sa femme, Anakin Skywalker est manipulé par le chancelier Palpatine. Maître Yoda l’avait pourtant prévenu quand il était encore enfant. « La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance » assène-t-il à l’ancien esclave qui vient juste d’être séparé de sa mère. Cet avertissement tombe dans l’oubli quand le jeune homme se jette corps et âme vers sa funeste voie. Alors la phrase du plus éminent membre du Conseil des jedis se révèle vraie. Lorsqu’Anakin endosse son armure caractéristique, la souffrance envahit ses chairs. Son combat âpre face à son ancien maître Obi-Wan Kenobi lui laisse des séquelles indélébiles -de multiples prothèses et une peau calcinée sur l’ensemble du corps – mais sa douleur devient insupportable quand il apprend de la bouche de Palpatine que sa bien-aimée est bel et bien décédée. De la colère et de la peine émerge Dark Vador.

Un général avec un respirateur

Il n’aurait pas dû finir ainsi, ni dans la fiction… ni dans la réalité ! Dans les années 70, George Lucas, un réalisateur indépendant en vogue grâce à son film American Graffiti, a un projet ambitieux : un space opera mêlant vaisseaux spatiaux, dénonciation de régimes totalitaires et Japon féodale. Mais pour convaincre la Twentieth Century Fox, il a besoin de croquis. Il va donc voir un ancien employé de Boeing qui avait illustré la mission spatiale Apollo pour la CBS, Ralph McQuarrie. Lucas lui explique de fond en comble comment il voit les choses mais McQuarrie y croit peu. La folie des grandeurs a atteint le réalisateur d’American Graffiti mais comme il a carte blanche, il s’exécute. Dans la tête de Lucas, Vador n’est alors qu’un général tyrannique mais il doit se balader de vaisseaux spatiaux en vaisseaux spatiaux pour diriger ses troupes. Le graphiste lui imagine alors un masque pour survivre dans l’univers hostile qu’est l’espace. George Lucas tombe amoureux de l’idée et le casque reste vissé sur la tête de Vador.  

Un casque vital

Pour concevoir l’intégralité du heaume du Seigneur noir des Siths, McQuarrie s’inspire de multiples univers. Il pioche aussi bien dans la BD Valérian des français Christin et Mézière, que dans les kabuto et mempo japonais, voire même dans certains casques nazis. Tout cela permet la naissance de la figure mémorable que nous connaissons. George Lucas lui alloue un budget de 1173 dollars pour concevoir l’ensemble du costume et, en mêlant argile, plâtre et fibre de verre, Dark Vador prend vie. Dans la fiction, les matériaux sont plus nobles. Le masque de l’apprenti de Palpatine est constitué des métaux les plus résistants de la galaxie afin d’éviter que n’importe quel tir de blaster ne l’endommage. Il n’est pas qu’un accessoire de mode, c’est aussi un élément vital pour le maitre du Mal. Grâce à un système de respirateur, ses poumons calcinés reçoivent l’oxygène nécessaire pour leur bon fonctionnement. Afin de retrouver son lustre d’antan, des capteurs dernier cri sont intégrés pour lui conférer une meilleure acuité visuelle et sonore. Un synthétiseur vocal est aussi ajouté, lui donnant sa voix reconnaissable entre mille et qui inspire la crainte. Dark Vador redevient donc un combattant hors-pair mais comme le dit Obi-Wan Kenobi, la machine a tué Anakin Skywalker.

Tempête sous un masque

Tiraillé entre l’envie de rejoindre son fils ou d’assassiner son propre maître pour faire main basse sur la galaxie, Dark Vador est un homme tourmenté. Un aspect que nous retrouvons dans la vie réelle. Depuis sa création, 6 hommes ont interprété l’un des plus grands méchants du 7ème art, dont 4 pour la trilogie originelle. Le culturiste britannique David Prowse s’est glissé sous le costume de Vador pour lui donner sa carrure impressionnante. Cependant, le casque empêchait l’acteur d’avoir une voix complètement audible et il fallait la retravailler en post-production. Georges Lucas trouvait que Prowse avait un accent anglais trop prononcé et il embauche David Earl Jones pour obtenir une puissante voix grave et caverneuse. Dans le retour du Jedi, nous voyons enfin le visage de Vador mais ce sont les traits de Sebastian Shaw et non du bodybuilder qui apparaissent à l’écran. A l’époque l’acteur avait besoin d’argent et c’est grâce à Alec Guiness – alias Obi-Wan Kenobi – qu’il a pu obtenir ce rôle de 2min et 7 secondes. Et comme aucun des 3 n’avait de compétences pour manier le sabre et réaliser des combats, c’est le cascadeur Bob Anderson qui s’y est collé. Depuis, Hayden Christensen et Spencer Wilding ont eu le privilège de porter l’armure de Vador, respectivement dans la Revenge des Siths et dans Rogue One, a Star Wars story.

Aurélien Bayard

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